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Existe-t-il un yoga “spécial endométriose” ?

Aujourd’hui, j’ai envie de partager avec vous une réflexion qui me trotte dans la tête depuis un moment. En tant que kiné spécialisée dans l’endométriose et professeure de yoga, j’ai voulu, il y a quelques années, proposer des cours de yoga pour les femmes atteintes d’endométriose. Et je crois bien avoir moi-même utilisé le terme “spécial endométriose”.

Sauf qu’avec le temps, ça me dérange de plus en plus. Et je vais vous expliquer pourquoi.


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“Yoga spécial endométriose” : une fausse bonne idée


Dire qu’il existe un yoga spécial endométriose, ça sous-entend qu’il faut pratiquer ce yoga-là, parce que les autres ne seraient pas adaptés. Et ça, c’est une erreur.

Si vous êtes concernée par l’endométriose, vous savez à quel point chaque femme vit la maladie différemment : douleurs, fatigue, niveau d’énergie, condition physique… rien n’est uniforme. Deux endométrioses ne se ressemblent pas, et pour une même femme, les symptômes peuvent évoluer au fil du temps.

Alors, sur quelle base pourrait-on construire un “yoga spécial endométriose” universel ?

Spoiler : sur aucune.


Le vrai sujet, c’est vous


Dans ma pratique, j’accompagne des patientes très différentes :

  • certaines sont épuisées, déconditionnées à l’effort, avec une fatigue chronique importante,

  • d’autres font du cross training, et soulèvent même des charges.

Croyez-moi, ces deux profils n’auront pas les mêmes besoins en yoga. Et c’est bien normal !



Le “yoga endométriose” qu’on voit partout


Quand on parle de yoga spécial endométriose, on parle souvent d’un yoga doux, lent, axé sur la respiration et la détente du système nerveux. Ces principes sont excellents — mais pas uniques à l’endométriose. Ils peuvent convenir à tout le monde.

Et c’est là que ça coince : Dire que les femmes atteintes d’endométriose ne devraient faire que ce type de yoga, c’est réducteur. Car, selon moi, le but est aussi de retrouver des capacités physiques, de regagner en force, en souplesse, en endurance… et peut-être, un jour, de pratiquer un yoga plus dynamique, plus engageant.



Un peu d’histoire (et de remise en question)


À une époque, j’ai suivi une formation “yoga endométriose”. On y déconseillait totalement les postures inversées, parce qu’on pensait que les cellules d’endomètre pouvaient remonter par les trompes et se loger dans le ventre.

Cette théorie du “reflux menstruel” était alors la plus admise. Sauf qu’aujourd’hui, on sait qu’elle n’explique pas tout et surtout, elle est remise en question.

Résultat : on a écarté des postures qui pouvaient, en réalité, apporter beaucoup de bienfaits… sur des bases finalement fragiles.



En résumé : choisissez votre yoga


Il n’y a pas de yoga spécial endométriose. Il y a votre corps, votre énergie, vos besoins du moment.

  • Vous avez besoin de douceur parce que la douleur ou la fatigue sont présentes ? → Optez pour un yoga doux.

  • Vous avez besoin de bouger, de transpirer ? → Testez un yoga plus dynamique, comme le vinyasa ou l’ashtanga.

  • Vous voulez progresser ? → Commencez en douceur, mais trouvez quelqu’un qui saura vous accompagner pour sortir petit à petit de votre zone de confort.

En ligne ou en présentiel, en individuel ou en groupe…Choisissez la pratique qui vous convient, aujourd’hui. Et surtout : ne vous enfermez pas dedans.



En conclusion

Le yoga n’a pas besoin d’être “spécial endométriose” pour être bon pour vous. Ce qui compte, c’est qu’il soit spécial vous.


À bientôt!

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